Pistes non retenues
Pourquoi les sempiternelles recettes de com' ne demandent qu'à être pétées.
Invendable. C’est le nom d’une nouvelle revue imaginée par des journalistes pigistes avec tous les sujets… qu’ils n’ont jamais réussi à vendre. Un concept bien vu… qui pourrait aussi s’appliquer aux créa et agences. Vous savez, pour ces projets sur lesquels vous avez bossé sur des AO, en urgence et bien sûr gratuitement (sinon ce ne serait pas drôle), dont vous étiez fiers… et qui n’ont pas été retenus. Ou la v1 d’une campagne vendue à un client… avant que celui-ci ne la dégrade. Si vous avez des expériences dans ce genre, racontez-moi vos meilleures anecdotes et concepts qui n'ont jamais vu le jour. Qui sait, un jour on se fera peut-être un numéro spécial « cimetière d’idées » en guise de thérapie collective... :)
Dans la même veine, vous avez probablement vu passer sur les Internets la dernière campagne de British Airways par Uncommon. Comme l’explique Jacquelin Guillaume-Duverne mieux que moi, si elle est si brillante, c'est qu'elle prend tout simplement le contre-pied "des sempiternelles recettes (mettre un QR code, un call-to-action, une baseline...) qui ne demandent qu'à être pétées".
Bref, la leçon dans les deux cas, c'est oubliez les règles à la con et allez au bout de vos idées pour faire des vrais bons contenus.
Bonne lecture !
✍️ Kéliane — keliane@komando.studio
UNE SÉANCE DE PSY DANS SON VTC
En résumé — Pendant 3 jours, Heetch a fait un partenariat avec la Fondation Falret pour mettre à bord de ses VTC des psychologues et des ambassadeurs de santé mentale.
Pourquoi c’est intéressant — Parce que Heetch continue de mener des combats sociétaux, au-delà même de son service. Elle est partie du constat que, en 2024, 1 jeune sur 5 présente des troubles dépressifs. Si les choses commencent doucement à évoluer et que la parole se libère, le sujet de la santé mentale reste encore largement tabou et peu osent encore faire l démarche d’aller voir un psy. Pourtant, dans le même temps, 70% des clients d’Heetch ont moins de 30 ans… Pile la cible ! D’où l’idée de cette opé, concrète, pour sensibiliser et libérer la parole, en transformant le moment vacant des trajets… en occasion de parler. À la fin de chaque course, les passagers reçoivent une notification les redirigeant vers des plateformes d’écoute. Et l’engagement d’Heetch ne s’arrête pas à cette opé éphémère : les chauffeurs vont aussi commencer à recevoir des formations « d’écoute active ».
ET SI… UN INDUSTRIEL ÉTAIT TRANSPARENT (ET CYNIQUE) ?
En résumé —« Ça, c’est du jambon aux nitrites ajoutés pour avoir cette belle couleur rose, bon, potentiellement cancérigène », « des petits gâteaux apéritif nutriscore E mais heureusement on n’est pas obligé de le mettre sur le paquet », « ce miel n’a jamais vu une seule abeille, c’est du sucre de riz. Mais on arrive à mettre "miel" sur l’emballage pour le vendre plus cher »… Ce sont quelques-unes des phrases que l’on peut entendre lors de cette dégustation de produits de supermarché dans la rue, filmée en caméra cachée, avec un faux industriel cynique et 100% transparent (incarné par un acteur) : un happening imaginé par l’ONG Foodwatch pour dénoncer certaines dérives de l’industrie agroalimentaire.
Pourquoi c’est intéressant — Si caricaturer l’ensemble de la filière industrielle est une erreur, là où le happening de l’ONG est intéressant, c’est sur le message positif d’appeler les consommateurs à être vigilants et à bien regarder les étiquettes des produits et sur la pression mise sur les acteurs de l’agroalimentaire pour davantage de transparence.
ALLER CHERCHER SA CIBLE LÀ OÙ ELLE EST
En résumé — À Dubaï, BMW a inondé les avis sur Google Maps de 300 stations de recharge… avec des photos de ses voitures électriques.
Pourquoi c’est intéressant —Parce que le marché des voitures électriques décolle aux Émirats arabes unis mais que peu de personnes ont une borne de recharge à domicile. Avant d’acheter, les habitants regardent donc les bornes de recharge publiques les plus proches pour se décider. Parce que l'opé n'a nécessité que 3 voitures et un smartphone : le but était d’avoir un rendu de photos que n’importe qui aurait pu prendre pour fabriquer la "preuve sociale" de son produit. Rentable en termes de notoriété car les photos ont été vues plus de 2 millions de fois, en organique, sur Google Maps. Rentable aussi pour son objectif de conversion à l’électrique. Des QR étaient cachés dans les photos pour proposer des essais gratuits : +400% de demandes.
Pour aller plus loin — Dans la même veine, au Canada, BMW s'était aperçu que 33% des personnes qui cherchaient à acheter une voiture de luxe... cherchaient aussi à acheter une maison de luxe. Elle s'est donc associée à une agence immo' pour placer ses voitures sur les photos des annonces et même les stationner devant pendant les visites. Un partenariat gagnant-gagnant pour toucher de manière ultra-précise une cible : l'activation lui aurait permis de récolter 37 000 prospects qualifiés.